Galiot et ses emblèmes

Epée, lanières de cuir et bustes de cuirrasse sculptés dans la pierre, détail de la frise sculptée de la façade occidentale

Dans la pierre du château d'Assier, Galiot a imaginé et fait sculpter un vocabulaire décoratif entièrement à sa gloire.

La patte de l’artilleur : action !

Galiot de Genouillac est maître d’artillerie lorsque le jeune roi François I^er arrive au pouvoir, avec d’ambitieux désirs de conquêtes territoriales. Lorsque la campagne du Milanais se prépare, Galiot suggère d’emporter de nombreux canons en traversant les Alpes plutôt que par voie maritime, afin de surprendre l’ennemi. Cette stratégie sera décisive pour la victoire de Marignan en 1515 ! Le roi revient auréolé de gloire, et Galiot devient « l’autre vainqueur de Marignan ».

Sur son château et sur l’église en construction, il fait sculpter les canons de la victoire avec un grand sens du détail, et une multitude de petits boulets enflammés, son leitmotiv.

Détail du décors sculpté de la façade sur cour du château, artilleurs et canons — Artilleurs et canons, détail du décor sculpté de la façade sur cour du château
© Patrick Müller - Centre des monuments nationaux

Que la Force soit avec Galiot !

À la Renaissance, les images et textes de l’Antiquité circulent pour nourrir les esprits et inspirer les sculpteurs… Quel est le plus célèbre héros, qui réalise l’impossible ? Hercule, bien sûr !

Faire traverser un convoi d’artillerie à travers les Alpes reste une prouesse aux yeux de ses contemporains, et Galiot se place sous le signe de la Force en choisissant le mythe d’Hercule pour souligner son exploit. Parmi les représentations des Douze Travaux, il affectionne l’épisode où Hercule soulève le géant Antée, et celui où il maîtrise Cerbère, le chien des enfers – étrange animal en laisse avec des têtes de dragon, un mix avec l’Hydre de Lerne.

Sculpture sur pierre d'Hercule compatant l'Hydre de de Lerne, détail de la frise sculptée de la façade occidentale — Hercule combattant l'Hydre de Lerne, détail de la frise sculptée de la façade occidentale
© David Bordes - Centre des monuments nationaux

J’aime Fortune !

Certain d’avoir fait les bons choix, Galiot « aime Fortune ». Il affiche et multiplie cette devise dans les décors, démontrant que le Destin accompagne ceux qui savent prendre la bonne direction !

Car ce parcours de vie d’un noble de province accédant à l’une des plus hautes fonctions du royaume n’est pas le fruit du hasard. Galiot a su saisir les bonnes opportunités. Il rend donc hommage à la Fortune, symbolisée par une jeune femme tenant haut les voiles d’un navire gonflées par les (bons) vents.